Ferme Conchier, essai de dépierrage

08/09/2021

Sur cette image, vous voyez un gros tracteur.
Certes…
Mais le plus intéressant se trouve dans la remorque : les cailloux ou plutôt les pierres.

Le projet Ferme Conchier nous confronte à un défi que les anciens ont rencontré bien avant nous et avec a priori beaucoup moins de moyens mécaniques. A savoir qu’avant d’être des pâturages à peu près faciles d’accès ou des champs aptes à la fauche (pour y faire les foins), les parcelles sont très souvent par ici des zones de pierres, presque des champs entiers de pierres énormes où il n’est pas possible d’avancer ni avec une motofaucheuse ni avec un tracteur. La présence de sucs et de serres sur la montagne ardéchoise s’accompagne de la présence de pierres disséminées partout et en particulier en contrebas des sucs et des serres.

Que faire dans ces cas-là ?
Une seule solution pour qui espère regagner des terres inexploitables : dépierrer.
Rassembler les pierres en gros « kerns » pour dégager des zones utilisables et accessibles.
Evacuer celles qui peuvent l’être.
Construire des enrochements avec ces pierres pour soutenir la terre plus haut et ainsi constituer des « échamps » sur lesquels il sera un jour possible de circuler à pieds ou avec un moyen mécanisé.

C’est un véritable travail de titans qui a pris des années à nos illustres ancêtres.
Il nous prendra des années, beaucoup d’années…
Il serait illusoire de penser que nous pourrons nettoyer toutes nos parcelles.
Il va nous falloir trier, choisir et tout d’abord essayer sur une parcelle.

Nous avons donc choisi une parcelle, de loin pas la plus facile, pour y mener un essai de dépierrage.
Pour préparer au mieux cet essai, nous avons du observer les photos aériennes très précieuses de la fonction « Remonter le temps » du site Géoportail, demander aux locaux ce qu’ils savent de l’histoire de la parcelle (les anciens y ont-ils fait quelque chose et si non pourquoi ?), étudier la végétation de ladite parcelle, identifier les savoir-faire locaux (tout le monde ne sait pas traiter un tel chantier), tenter de deviner sa topographie, décider par où commencer et qui commencera…
Et puis se lancer, car c’est en faisant que l’on apprend.

La photo montre au moins une chose : la pelleteuse a pu dégager une remorque de pierres.
Pour vous donner une idée, il y avait peut-être au total 100 fois ce que vous voyez dans la remorque.
L’avancée est rude. Epareuse, pelleteuse et tracteur puissant ne sont pas de trop.

L’histoire nous dira si nous parvenons à regagner un pâturage ou un pré de fauche…
La suite au prochain épisode.