Vous reprendrez bien une dose de Glyphosate ?
06/06/2019
« Vous reprendrez bien une dose de Glyphosate ? »
Vous êtes plutôt Chimie ou Humain ?
Vous êtes plutôt « Tête dans le sable » ou « Réaliste » ?
Une entame « cash » car l’heure n’est plus à la tergiversation, l’heure est à l’action, et vite !
Préambule : le CIRC se prononce
En mars 2015, le glyphosate (herbicide), le malathion et le diazinon (insecticides) ont été classés cancérogènes probables pour l’homme (groupe 2A) par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer).
Les insecticides tétrachloryinphos et parathion ont été classés cancérogènes possibles pour l’homme (groupe 2B).
Le consommateur a le pouvoir et doit l’utiliser
Le consommateur a un énorme pouvoir, celui de choisir et de favoriser les produits issus d’une agriculture la plus propre possible.
Il en va de sa santé, il en va de sa vie au sens premier du terme, il en va de la VIE.
Les résultats des prélèvements sont sans appel
La Campagne Glyphosate est née en Ariège après une opération du Collectif des faucheurs volontaires. Chaque membre du collectif a fait analyser ses urines, démontré la présence de Glyphosate au-delà du seuil admis pour l’eau potable (0.1 nanogramme par millilitre) et dénoncé le non respect du principe de précaution. Le collectif a ensuite sollicité ses antennes locales pour étendre les campagnes de dépistage à la France entière.
Le Dossier du Dauphiné Libéré en date du samedi 4 Mai 2019 relate les résultats des dépistages réalisés en Drôme et Ardèche, lesquels sont sans appel : les 21 prélèvements ardéchois et les 82 prélèvements drômois effectués révèlent un dépassement de la norme, et ce jusqu’à 34 fois supérieurs.
Un ministre de l’agriculture qui tient des propos intéressants
Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, en visite dans la Drôme récemment, défend les méthodes agricoles ancestrales pour se passer des produits phytosanitaires. « Il faut revenir à l’agronomie, à la rotation des cultures, la couverture, l’assolement, les semis… enfin, ce que faisaient nos grand-parents » pour bannir les pesticides. Il soutient la biodynamie. Chiche Monsieur le Ministre ?
Du bon sens et de la pratique puisque les agriculteurs respectant les phases de lune pour enrichir naturellement leurs sols savent que l’impact est bien réel, j’en discutais d’ailleurs très récemment avec notre producteur de Reblochon fermier Bio qui témoignait en ce sens. Et en matière de biodynamie, notre producteur de Cantal lait de vache Salers en sait quelque chose. Pour ne citer que ces deux-là…
La loi de la Finance
Chirurgien, Enarque, entrepreneur… (pas loin d’être un « hors sol » avouons-le !) Laurent Alexandre, dans L’Express du 14 Mai 2019, est proche de traiter notre Ministre de gourou sectaire. Il agite le chiffon rouge d’une chute de production de 30% en cas de suppression des pesticides et va même jusqu’à écrire que la suppression des pesticides diminuerait la biodiversité. Oups, aïe, grrrrrrr, la pilule passe mal. Au moins, le ridicule des mots démontre l’absence de limite des Lobbies et décrédibilise leurs arguments.
2 questions pour rester factuel :
– Sur quoi s’appuie ce chiffre de -30% ?
– Pendant combien de temps -30% ? (cela ressemble à l’argument d’un financier qui veut faire un « coup », mais certainement pas à l’argument d’un bâtisseur sur la durée).
Et puisqu’il faut parler Finances, allons-y : l’observation des bilans financiers des 2 catégories d’agriculteurs (conventionnels avec utilisation significative de produits exogènes d’une part et biologiques ou avec faible utilisation de produits exogènes d’autre part) montre que l’achat de produits exogènes (aliments pour animaux, produits phytosanitaires, pesticides… et l’accroissement des surfaces que cela impose) ne génère pas un chiffre d’affaires qui permet d’amortir l’investissement consenti, mais renforce la dépendance des agriculteurs aux multinationales de l’agroalimentaire et alourdit leur endettement auprès des organismes prêteurs. CQFD.
Favoriser le rendement financier à court terme (au dépend de l’agriculteur lui-même et de l’Etat qui finance les centres anti-cancer), oui.
Favoriser le rendement à moyen – long terme, non.
C’est une question de taille d’exploitation, la petite taille favorise le bon et la grosse le mauvais, c’est ainsi et n’en déplaise à ceux qui défendent d’autres intérêts.
Le botté en touche
Dans la batterie du Lobbyiste, il y a plusieurs arguments dont celui-ci : « Le glyphosate (contenu dans les urines des « pisseurs volontaires ») ne provient pas forcément de l’agriculture » (propos tenu par Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme).
« Et alors ? » Serions-nous tentés d’écrire car cela ne justifie en rien l’utilisation de produits cancérogènes.
Ne tombons jamais dans le piège de la justification !
N’essayons jamais de répondre aux questions des lobbies car c’est le principe de précaution qui prévaut et le CIRC est très clair sur le risque encouru.
L’alternative existe
Le docteur Michel de Lorgeril préconise de manger des fromages de montagne à juste titre. Nous nous y référions dans notre article https://lartdelafromagerie.com/les-fromages-de-montagne-cest-tout-bon/ en Octobre 2017.
Et pour cause ! Plus on va haut et sur des terrains accidentés, plus il est difficile de mécaniser et encore davantage d’épandre des pesticides ou produits phytosanitaires.
Cela ouvre une voie et nous indique une piste.
Si le chiffrage est approximatif, il n’en n’est pas moins significatif : le débroussaillage d’1 hectare dure 5 minutes avec du Glyphosate et 1 heure manuellement.
De là à écrire que la politique en place favorise la Chimie au détriment de l’emploi de personnel, il n’y a qu’un pas… que nous franchissons.
Oui, il ne s’agit pas ici de politique politicienne mais de simple bon sens : nous prônons un système qui favorise l’inverse. A performance égale, la main-d’œuvre devrait coûter significativement moins que la chimie. Ou pour ne blesser aucune sensibilité politique, la chimie et l’agro-business devraient coûter significativement plus que la main-d’œuvre humaine.
La qualité a un prix, le prix de l’Humain.
Ce que fait L’Art de la Fromagerie
L’Art de la Fromagerie a élaboré sa propre Certification Qualité qui prend en compte la protection de l’Environnement, le Bien-être animal, les analyses de lait, la fabrication et les flaveurs.
Le mode de fertilisation des pâtures (chimique ou naturel) et l’utilisation de produits phytosanitaires sont des aspects clé qui sont pris en compte dans la note finale établie pour chaque fromage (de 1 à 3 étoiles selon la qualité globale).
L’Art de la Fromagerie visite chaque producteur et sélectionne ceux qui ont les pratiques les plus vertueuses. Nous avons enlevé de la vente de nombreux fromages pourtant bien connus mais ne satisfaisant pas à nos critères de sélection.
Il s’agit d’une démarche unique en France, innovante en matière de responsabilité.
Cette démarche vous offre une information claire sur la qualité de nos fromages grâce au nombre d’étoiles indiquées sur notre site internet et sur les étiquettes en boutique.
Ce que vous pouvez faire… et que vous faites déjà !
Nous vous encourageons à privilégier les fromages ** et ***, à poser des questions à nos fromagers, à vous renseigner sur le producteur et l’agriculture qu’il pratique.
Vous serez parfois surpris de constater que les fromages que vous choisissez ne sont pas les plus vertueux, mais c’est ainsi que nous avancerons ensemble, en vous proposant la plus totale transparence pour éclairer vos choix.
Ainsi vous soutiendrez une agriculture paysanne qui respecte l’environnement et votre santé.
Nous sommes immensément reconnaissants à notre clientèle qui nous suit, qui adhère et qui soutient directement nos choix.
C’est justement ce que nous aimons dans ce métier : impulser un mouvement, échanger avec vous, vous écouter et préparer avec vous la prochaine étape. Un immense Merci à vous toutes et tous !