Le Colibri et L’Art de la Fromagerie

31/10/2018

Le Colibri, une si belle histoire…

Le changement
La peur du changement
La capacité à s’engager
Oser dire
Oser faire

Il y a peu j’échangeais avec un journaliste humain et de talent aux très très belles valeurs à propos du Colibri. Le Colibri tire son nom d’une légende amérindienne, racontée par Pierre Rabhi : Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Un constat…
Vendre, vendre, vendre… Tout mettre en œuvre pour vendre le plus cher et le plus vite possible. Utiliser tous les moyens de « communication séduction » pour atteindre le consommateur. Coloriser, photoshoper, designer, couper, découper, recouper, emballer… Ne parler que de prix quitte à ce que le vendeur choisisse ses produits (ses fromages) sur listing parce que le nom est sexy, parce qu’il est connu, parce qu’il se vend bien, parce que c’est facile… Et au final couper totalement le lien entre le consommateur et le producteur, au final vendre pour vendre quitte à vendre n’importe quoi.

Qui est-il ce producteur ? Quelles sont ses méthodes d’agriculture (chimiques, raisonnées, biologiques, en biodynamie…) ? Est-ce une réelle agriculture raisonnée ou un nom qui sonne bien et cache l’utilisation de pesticides et autres phytosanitaires en force ? Quelles races d’animaux privilégie-t-il (races à haut rendement laitier ou races rustiques…) ? Quel est son rapport à la santé de l’animal ? Comment rémunère-t-il ses employés ? Quel soin met-il à traire ses animaux et à contrôler la qualité de son lait ? Sa fabrication est-elle soutenue par l’utilisation d’additifs chimiques ou au plus proche du naturel ? Favorise-t-il les ferments indigènes au détriment des ferments du commerce ? Comment est réalisé son affinage (chez lui ? chez un sous-traitant ? dans quel type de cave ? dans quelles conditions ?…). Le producteur est-il du côté de ceux qui épuisent les ressources naturelles ou du côté de ceux qui cherchent à les préserver ? Nous sommes obligés de constater que le vendeur est beaucoup beaucoup trop souvent coupé de la réalité du terrain et qu’il vend un prix ou une image au mépris de ce qui est devenu fondamental : le respect de la vie parce que notre avenir et notre présent passent par là.

C’est le résultat d’une époque où le commerce était roi et où la santé importait peu.
C’est le résultat d’une époque où les Tatous étaient rois.

Un enjeu…
Un enjeu essentiel nous saute à la figure : la VIE. La préservation de l’environnement et de notre santé, ce ne sont pas que des mots, c’est la VIE. Tout à coup la menace s’est faite plus précise et la chaleur automnale a aidé chacun de nous à réaliser qu’il ne s’agit plus « des générations futures » mais bel et bien de nous, Nous. Nous et notre capacité à retrouver une forme d’humanisme et à nous reconnecter avec le réel. Le mois passé nous écrivions « Le climat se dérègle, l’environnement est saccagé, les campagnes sont délaissées, les emplois sont détruits, le nombre de cancers augmente… Cette réalité triste et horrible doit nous inciter à ouvrir les yeux sans tomber dans la sorcellerie ou le complotisme, à observer tout simplement. ».
Notre époque communicante place au même niveau le mensonge et la vérité.
Ne cherchons pas à surenchérir dans la communication, cherchons simplement à agir.

L’Art de la Fromagerie s’active…
Oui L’Art de la Fromagerie s’active, à la manière du Colibri, petite goutte d’eau que nous portons, mais nous prenons notre part.
Nous prenons notre part :
– en installant nos bureaux en Ardèche en pleine connexion avec la nature et au plus proche de l’ensemble des producteurs français. C’est notre manière de garder le lien avec l’essentiel, avec la source, sans quoi nous ne parviendrions pas à vous transmettre nos messages…
– en travaillant en Lien Direct avec les producteurs français, car il n’y a simplement pas d’autre manière pour comprendre les pratiques agricoles de nos producteurs et vous offrir la qualité que nous souhaitons pour vous parce que nous savons que vous nous confiez une responsabilité en franchissant le seuil de la porte d’une boutique L’Art de la Fromagerie,
– en créant sur nos propres deniers la Certification Qualité qui constitue, n’en déplaise aux Tatous jaloux, une avancée majeure en terme de qualité agricole et fromagère,
– en privilégiant systématiquement le fromage de qualité par rapport au fromage facile à vendre,
– en rendant cette agriculture accessible à tous sur un site internet pédagogique et didactique,
– en revenant à la base de l’agriculture, du commerce et des relations humaines tout simplement.
Nous n’avons pas la prétention de sauver le monde mais nous avons la certitude que lors de chaque échange, chaque dialogue avec nos producteurs et avec vous, nous prenons notre part en terme de prise de conscience et nous influons sur la trajectoire d’êtres humains ouverts, intelligents et en capacité d’agir. Agir, oui, car à chaque fois que nous tous ensemble achetons le fromage d’un producteur respectueux de la vie, c’est la vie qui gagne du terrain.

En achetant un fromage ou une offre L’Art de la Fromagerie,
Vous êtes un Colibri
Vous préservez la vie
… et vous prenez du plaisir.

Ensemble, nous pouvons le faire, alors faisons-le !

Sylvain BASSET