Comment ? Y aurait-il du maïs dans le fromage ???
L’Art de la Fromagerie est engagé pour une agriculture durable depuis de nombreuses années. Notre démarche unique en France nous amène à privilégier les producteurs qui introduisent une dose minime ou nulle de maïs dans l’alimentation de leurs animaux. Parce que la culture du maïs a tous les défauts du monde dont celui de nécessiter des quantités astronomiques d’eau. 

Il est plus que jamais nécessaire de tomber les masques pour préserver notre avenir, avec quelques questions-réponses pour mieux comprendre le rôle du maïs dans le fromage.

Que mangent les animaux qui produisent du lait ?
Voilà LA question, la question cachée sous le tapis de nombreuses AOP (pas toutes, ce serait mentir), la question éludée par des crémier-fromagers obsédés par le goût (comme si cela pouvait suffire) et non formés à l’agriculture (ils n’en sont pas blâmés, le système n’y a pas intérêt), la question ignorée par la population (parce que si elle savait…), la question qui appelle bien souvent des réponses mensongères ou ignorantes (je lisais encore il y a peu un professionnel Marseillais qui disait vendre du Gorgonzola Dolce sans ensilage de maïs !!! ou un autre écrire qu’un troupeau de chèvres Saanen que je ne citerai pas mangeait exclusivement du foin de luzerne…)
Mais il faut répondre pour vous donner le moyen de comprendre.
Nous pouvons schématiser la réponse en expliquant qu’il y a 2 grands modèles avec les chiffres indicatifs suivants :
Le modèle dit de Plaine : 1/3 foin-vert-pâture – 1/2 ensilage de maïs – le solde de concentrés
Le modèle dit de Montagne : 90% foin-vert-pâture – 10% concentrés-céréales
Inutile de préciser que le modèle historique et attendu par les animaux (et les humains) est le modèle dit de Montagne.
Pour en savoir plus sur l’alimentation des animaux

Quid du maïs dans la ration alimentaire des animaux ?
Dans le modèle dit de Montagne, le maïs peut faire partie des 10% de concentrés-céréales ou être absent si l’éleveur favorise d’autres céréales.
Dans le modèle dit de Plaine, le maïs est omniprésent

Pourquoi a-t-on introduit le maïs dans la ration alimentaire des animaux ?
Essentiellement dans le cadre de la politique agricole post 2eme guerre mondiale et qui perdure encore aujourd’hui.
Pour produire, produire, produire… Pour atteindre l’autonomie alimentaire et exporter. Pour favoriser la chimie qui vend ses phytosanitaires indispensables à la culture du maïs. Parce que c’est un aliment peu cher. Parce que c’est plus pratique d’enfermer les animaux et de leur ramener du maïs que de les faire pâturer. Parce que la culture du maïs nécessite des gros équipements et favorise l’endettement des paysans. Parce qu’il permet la production de gros volumes de lait (et tant pis pour la qualité). Je continue ? Bref vous l’aurez compris, rien à voir avec la qualité du lait, le bien-être des animaux et votre santé.

Quels défauts le maïs a-t-il ?
Le maïs nécessite énormément d’eau pour sa culture (environ 500 litres pour 1 kilo). Les défenseurs du maïs ont beau jeu de dire que c’est moins que pour le riz mais ils oublient de préciser que les vaches ne mangent pas de riz. Que faut-il dire au producteur noble qui voit ses terres privées d’eau parce que son voisin pompe pour arroser son maïs ?
Le maïs nécessite des phytosanitaires et il serait naïf de penser que suffisamment de producteurs travaillent en Bio. J’en veux pour exemple un de nos producteurs basques qui se bat pour obtenir une quantité misérable de maïs chez un petit producteur bio en Nord Espagne.
Le maïs est rempli d’Omega 6 et déséquilibre le ratio Omega 3 / Omega 6 que l’on recherche dans un bon aliment, ce qui génère de multiples soucis de santé.
En ensilage (fermentation humide), le maïs dégrade la santé des animaux et génère des risques sanitaires (Listeria).
Nous pourrions également citer sa provenance souvent d’outre-atlantique. Citons cette coopérative de Haute-Savoie qui propose du maïs brésilien à ses producteurs perdus dans les Alpes, ça casse le rêve.

Que faut-il en déduire ?
Simplement qu’il faut privilégier les fromages issus du lait d’animaux laitiers dont la ration alimentaire ne contient pas ou peu de maïs.

Comment choisir un produit laitier issu d’un lait lui-même issu d’une alimentation minime ou nulle en maïs ?
Grâce à notre Certification Qualité et à notre travail en Lien Direct Producteur, nous vous offrons la transparence agricole. Chaque produit laitier vendu chez nous est transparent sur l’agriculture pratiquée grâce aux pictos agricoles. Dans le cas du maïs, veillez à privilégier les 2 pictos « Ration de maïs nulle ou très faible » et « sans ensilage de maïs » que vous pouvez retrouver sur les fiches produits de notre e-boutique.

L’Art de la Fromagerie va-t-elle plus loin ?
A chaque fois qu’un fromage connu ne répond pas à nos critères en matière environnementale et sanitaire, nous le recréons avec des producteurs passionnés.
Pour remplacer le Selles-sur-Cher AOP, nous avons créé la Brenette fermière
Pour remplacer le Gouda Pesto Verde, nous avons créé la Tomme fermière au Basilic
Pour remplacer le Brie de Meaux, nous avons créé le Brie fermier Bio au lait de foin et le Brie LaFleury fermier
Pour remplacer le Pecorino Pepato standard, nous avons créé notre Pecorino Pepato Bio
Pour remplacer le St Félicien, nous avons créé le St Victor fermier Bio
Pour remplacer le Gorgonzola Dolce, nous avons créé le Cool Dolce
Pour remplacer le Shropshire Blue, nous avons créé le Cool Orange
Pour remplacer nombre de fromages de chèvres de l’Ouest, nous avons créé le Losart

L’Art de la Fromagerie peut-elle aller plus loin encore ?
Pour cela nous avons besoin de vous.
Besoin de vous pour ouvrir les yeux, exiger la transparence et vous nourrir au sens noble du terme.
Besoin de votre vous pour dire et redire que tous les produits laitiers ne se valent pas et que consommer un fromage sans connaître l’alimentation des animaux, c’est fermer les yeux sur notre bien-être à tous.
Besoin de vous pour choisir un Persillé de brebis basque plutôt qu’un Roquefort AOP issu de lait d’ensilage de maïs
Besoin de vous pour peut-être un jour créer avec nous une boutique fromagère aux belles valeurs agricoles en France ou à l’étranger

Une anecdote ?
Il y a peu, moins d’un an, un journaliste bien connu de la profession s’étonnait de notre obsession à faire le lien entre le fromage et le sol, la terre… Cela en dit long sur l’état des consciences.
Le changement viendra de vous, de nous.
N’attendons rien des institutions, elles sont justement les représentantes de ce système.
Agissons, agissons ensemble.

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