Ferme Conchier, un 1er petit résultat…

05/07/2021

ferme conchier terrassement

Un 1er petit résultat.
Après quelques jours de pelleteuse et autres efforts humains, avec nos petites mains.
Ce n’est qu’un tout début biensûr mais cela fait du bien…
Cela fait du bien d’unir nos efforts avec l’équipe L’Art de la Fromagerie pour débroussailler, dépierrer, remodeler le sol…

Derrière cette image se cachent tant de choses que nous connaissons et tant de choses que nous ignorons. Prenons le temps ensemble de regarder, pas simplement de voir et de passer à autre chose, prenons le temps d’observer :

Des murs de terrasses. Ces terrasses si caractéristiques de l’Ardèche, destinées à retenir la terre et l’eau. Ces terrasses si savamment érigées par nos anciens, pierre après pierre. Il y a derrière ces murs un savoir-faire tout simplement gigantesque qui mériterait un article ou un livre à lui tout seul.

Des pierres de granit. Eh oui, ici c’est granitique. Le sol est donc acide. Il va falloir tenir compte de cette acidité pour la manière de conduire les sols, pour les plantations envisageables ou non, pour les races d’animaux (eh oui certaines n’apprécient pas les sols acides !).

Des genêts. Aïe, partout des genêts qui envahissent naturellement nos campagnes ardéchoises (et pas que) justement parce que le sols y sont acides et que le genêt a pour fonction de capter l’azote.
Zut, il en reste un paquet à couper… Et il va nous falloir trouver une alternative naturelle pour enrichir le sol en azote sans laisser revenir les genêts, il y a là un chantier de réflexion et d’essais.

Une terre de belle qualité. Regardez sa couleur foncée ! Evidemment, là où nos anciens ont construit des terrasses, c’est justement parce que la terre y était de belle qualité et donc cultivable. A l’inverse, là où il n’y a pas de terrasses, il y a de fortes chances pour que la terre ne soit pas de belle qualité et donc plutôt dévolue au pâturage.

Des merisiers. Il va falloir en faire quelque chose 🙂
Au pire des abeilles en feront leur bonheur.

Des pins au loin et sur nos terres. Et dire que ces terres là bas étaient en pâture il y a encore 50 ans… Abandonnées par les hommes, les terres se sont vues colonisées par les pins qui se sont chargés d’occuper la place.

Des chênes un peu plus bas. Ah, intéressant pour y promener un troupeau de chèvres, à l’ombre.
Les chèvres se régalent bien davantage dans les feuillus que dans un beau pâturage d’herbe. C’est souvent frustrant pour l’éleveur mais il en est ainsi des chèvres.

Des tas de bois. Ouf ! L’énorme travail de débroussaillage, défrichage et de nettoyage réalisé a un 1er bénéfice direct : on va pouvoir se chauffer pendant plusieurs hivers. Parce qu’ici et avec les orages cévenols (et son cortège de coupures d’électricité), mieux vaut se chauffer au bois dans un poële qu’avec toute autre solution nécessitant de l’électricité.

Des habitations. On n’est pas embêté par les voisins mais on est content d’en avoir !
La densité est ici très faible, mais la solidarité y est très grande.
Une solidarité de faits : en cas de coup dur, même votre « ennemi » viendra vous aider car un jour ce sera son tour…

Ces 1ères semaines ont eu le mérite de nous plonger dans la réalité.
Nous savons que nous ne savons rien.
Nous savons que derrière chaque connaissance il y a une ignorance.
Apprendre nous plaît et nous espérons un jour pouvoir vous montrer notre paradis.
Nous nous plaisons à nous remémorer l’adage…
« Qui ne sait rien et sait qu’il ne sait rien, sait plus que celui qui ne sait rien mais ne sait pas qu’il ne sait rien. »